Vous prévoyez de refondre entièrement la structure de votre site (et pas seulement son design !) et vous souhaitez avoir les clés pour préparer sereinement les différentes étapes de migration SEO, communément appelées redirections 301, afin de conserver les acquis référentiels de l’ancien site pour les transférer vers le nouveau ?

Que vous changiez de nom de domaine ou que vous modifiiez simplement l’architecture de votre site, une refonte engage toujours des modifications d’URLs, c’est pour cette raison qu’un plan de redirection est indispensable et impératif à mettre en place pour indiquer à Google vers quelles nouvelles pages ou URLs renverront les anciennes. On fait alors pointer une page A vers une page B en fonction de leurs équivalences et en se basant sur leur proximité sémantique. Ces redirections, dites permanentes, sont essentielles non seulement pour Google mais aussi pour vos utilisateurs qui risqueraient d’être perdus si, pour une raison ou pour une autre, ils échouent sur une page de l’ancien site et qu’une page d’erreur 404 leur est présentée. 

A juste titre, le plan de migration SEO est une étape incontournable à intégrer au planning de la refonte d’un site Internet. Souvent oublié ou tout simplement méconnu par les propriétaires de sites, qui ne font pas toujours appel à des agences SEO pour les accompagner et qui pensent que c’est l’une des missions de leur agence de développement web que de le mettre en oeuvre, l’absence de prise en compte des redirections 301 dans un projet de refonte donne lieu régulièrement à des catastrophes économiques dès lors que, du jour au lendemain, le site ne se positionne plus sur aucun mot-clé dans Google (il repart de zéro en quelque sorte !) et, par conséquent, tout le business en provenance de ce levier du digital s’écroule en un instant. Cette introduction, certes longue, nous permet de rappeler et de mettre l’accent sur l’importance des redirections dans le cadre d’une refonte. Nous ne cesserons donc jamais de le rappeler :

A RETENIR : REFONTE DE SITE = REDIRECTIONS 301 OBLIGATOIRES !

Les étapes de migration SEO d’un site

Dans le cadre d’une refonte de site, le plan de migration SEO est constitué de différentes étapes allant de l’identification des URLs de l’ancien site au recettage des redirections 301, en passant par la création du fichier de correspondances d’URLs.

Étape 1 : identifier l’ensemble des URLs de l’ancien site

Pour avoir un panorama global des URLs qui composent votre site, les historiser dans un fichier et être certain de n’en manquer aucune au moment de les rediriger (à la sortie de la nouvelle version du site Internet), il est fortement recommandé d’utiliser différents outils parmi lesquels :

  • Un outil de crawl comme Screaming Frog qui va scanner l’intégralité des liens présents sur chacune des pages de votre site (exporter uniquement les pages HTML) ;
  • Un outil de webanalyse comme Google Analytics afin d’exporter les pages de destination SEO sur une période d’au minimum 1 an ;
  • L’outil d’aide aux webmasters, développeurs et propriétaires de sites, Google Search Console, ex-Google Webmaster Tools, afin d’extraire la liste des pages positionnées sur des mots-clés via l’onglet “Performances” ou la liste des pages indexées via l’onglet l’onglet “Couverture”, ainsi que la liste des pages recevant des backlinks via l’onglet “Liens” et la rubrique “Liens externes” ;
  • Un outil de suivi du positionnement tel que SEMrush, Ranxplorer, en complément de la Google Search Console, en vue d’exporter la liste des URLs positionnées sur des mots-clés générant du volume de trafic ;
  • Un outil d’analyse des backlinks, à l’instar de Majestic ou Ahrefs, afin de compléter la liste des pages de destination recevant des liens externes
  • La liste des pages indexées dans Google (uniquement si votre site contient maximum quelques centaines d’URLS car, au-delà de 30-40 pages, vous ne pourrez pas voir les URLs) en couplant 2 fonctionnalités : 
    • la commande Google site:[URL_du_site_Internet] afin d’afficher la liste des pages indexées par Google pour le site visé
    • Un outil de scraping de la SERP Google comme thruu ou le bookmarklet Google SERP scraper*, fonction JS qui permet de récupérer les liens d’une page web (très utile également pour récupérer les URLs d’un fichier sitemap XML même si Screaming Frog fait également bien le travail), afin de télécharger les URLs indexées par Google dans un fichier => scraper la page 1, puis la page 2, la page 3… en prenant soin au préalable d’afficher 100 résultats par page de résultat au lieu de 10 habituellement. Comment faire ? Il vous suffit de lancer la requête site:[votre_site] dans Google et, dans l’url, d’ajouter les paramètres num=100& (ne pas oublier l’esperluette) comme ci-dessous :

Commande site: pour récupérer liens site web

*

Astuce : Pour activer la fonction JS Google Serp Scraper sur votre navigateur Chrome et récupérer tous les liens d’une page web en un seul clic, voici ce qu’il faut faire :

  • Ouvrir le gestionnaire de favoris (Ctrl+Maj+O)
  • Créer un nouveau favori, donnez-lui un nom (Google Serp Scraper par exemple)
  • Dans le champ URL, ajoutez la fonction JS suivante (téléchargez) en faisant clic droit Copier-coller

NB : Vous pouvez aussi vous rendre sur cet article du site anglophone Cognitive SEO qui dresse la liste de nombreux bookmarklets très utiles en SEO.

Pour aller encore plus loin et, si votre site est volumineux, vous pouvez extraire les données de logs.

A présent que votre liste est complète, rassemblez l’ensemble des URLs dont vous disposez disposez en conservant les colonnes suivantes qui peuvent être utiles en termes de filtres et d’analyse :

  • En colonne A : la provenance de l’URL (l’outil qui a permis de la trouver : l’index Google, la GSC, GA, Screaming Frog… ?)
  • En colonne B : l’URL
  • En colonne C : son entête HTTP (200, 301, 302, 404)
  • En colonne D : le protocole associé (HTTP ou HTTPS)
  • En colonne E : la canonical associée
  • En colonne F : le statut de la page (index, follow, noindex, nofollow)
  • En colonne G : la balise title
  • En colonne H : la balise H1
  • En colonne I : le trafic généré via Analytics
  • En colonne J : le CA ou les conversions réalisées via Google Analytics
  • En colonne K : le trafic estimé via l’outil de suivi du positionnement
  • En colonne L : le nombre de mots-clés positionnés par URL

NB : vous risquez d’avoir des vides pour certaines cellules étant donné que les outils ne donnent pas tous les mêmes informations mais ce n’est pas un problème. Si vous souhaitez compléter au maximum votre fichier, vous pouvez essayer de récupérer certaines informations via la commande Excel RechercheV ou en utilisant SEOtools pour récupérer certaines données par URL comme l’entête HTTP, la balise title, le H1, la balise canonical, etc.

Ce premier onglet terminé, vous pouvez le nommer “Global” et le dupliquer car, dans un 2nd onglet, intitulé “Uniques”, nous allons supprimer les doublons via Excel en nous basant sur la colonne des URLs. Pour ce faire, sélectionnez votre tableau en entier et cliquez sur “Données”, puis “Supprimer les doublons” dans le menu. Dans la fenêtre qui s’ouvre, cochez uniquement la colonne “URLs”.

A ce stade, vous avez désormais un fichier d’URLs uniques à partir duquel vous allez commencer à pouvoir travailler.

/!\ Gardez-le précieusement et, surtout n’écrasez jamais les données depuis ce fichier qui pourrait vous servir à nouveau en cas de complications, notamment au moment du recettage, autrement dit, la vérification de la mise en conformité des redirections 301 avec votre fichier de correspondances d’URL. En effet, sachez qu’une fois le nouveau site en ligne et, dès lors que Google aura crawlé les nouvelles pages, les anciennes URLs seront plus difficilement disponibles si vous n’avez pas pris le temps de gérer soigneusement cette étape d’identification et de listing des URLs dans un fichier de sauvegarde.

Le travail d’identification des URLs étant fini, vous pouvez d’ores-et-déjà procéder à la phase de tri du fichier.

Étape 2 : trier l’ensemble des URLs de l’ancien site

Lors de la phase de tri, vous allez nettoyer le fichier et isoler les URLs en fonction de leur importance. En effet, lors de la phase d’identification, vous allez vous apercevoir que vous avez de nombreuses URLs qui peuvent être mises de côté et qu’il est inutile de rediriger, comme les URLs trackées récupérées des pages de destination Google Analytics ou certaines URLs, composées de variables, générées par Screaming Frog, entre autres. Certaines URLs seront donc étiquetées “À rediriger en 301” tandis que d’autres seront classées “à supprimer définitivement via une 410”, d’autres pourront même être laissées en erreur 404 s’il s’agit de vieilles URLs ne drainant aucun trafic et qu’elles n’ont par exemple pas été indexées par Google.

Une fois que votre fichier est prêt, il ne vous reste plus qu’à attendre que l’agence de développement vous fournisse l’url préprod du nouveau site afin d’entamer le travail de correspondances des URLs entre l’ancien site et le nouveau.

Étape 3 : établir le fichier de correspondances entre les URLs de l’ancien et du nouveau site

Dès lors que l’agence de développement vous fournit l’url préprod du nouveau site et qu’a minima 90-100% des pages ont été créées, vous êtes en mesure de procéder au travail de mise en correspondances des URLs de l’ancien site vers le nouveau. Ce travail prendra plus ou moins de temps en fonction de la volumétrie de pages que vous aurez à rediriger et de la complexité du matching qui existe entre les deux versions de site. Pour les sites e-commerce et, dans le cas d’un changement de CMS ou d’un passage à un site from scratch, il est notamment conseillé, pour faciliter le travail de correspondances, de respecter un matching scrupuleux en conservant bien dans la nouvelle url le même identifiant produit que sur l’ancienne. Vous pourrez alors plus facilement mettre en place des règles de gestion dynamique, ce qui vous permettra de gagner en productivité et de vous éviter un travail minutieux et fastidieux de recherche d’URL équivalente à la main, URL par URL.

Afin d’optimiser votre temps, on vous conseille également, en amont du travail de correspondances, de trier la colonne des URLs par ordre alphabétique afin d’identifier plus rapidement celles que vous pourrez rediriger par lot par exemple. En effet, il est possible que vous n’ayez pas besoin de réaliser un travail de correspondances exactes entre URLs appartenant d’un même répertoire, auquel cas, vous pourrez dupliquer rapidement l’URL de destination finale, cible de la redirection, pour cet ensemble de pages au lieu de les traiter séparément, une par une.

Dès lors que vous avez fini le fichier de préparation des redirections 301, vous pouvez d’ores-et-déjà l’envoyer à votre agence de développement pour intégration lors de la mise en production le jour du lancement du nouveau site. Dans le cas de YATEO, si votre site est géré ou créé par nos soins, nous serons 100% autonome pour transformer vos règles de correspondances en redirection 301 via le fichier .htaccess ou le fichier de configuration du serveur si votre site est hébergé sur Apache. Nous adapterons également l’écriture du plan de redirection si votre site est hébergé sur serveur Nginx ou un serveur IIS.

Bon à savoir : afin de ne pas prendre à défaut votre agence de développement, n’oubliez pas, dans votre fichier de correspondances, de remplacer l’url préprod par le nom de domaine définitif associé à votre nouveau site, en prenant en compte également dans vos URLs de destination le HTTPS, ainsi que les WWW si présents.

Étape 4 : la phase de recettage et de vérification du matching entre les redirections effectives et les correspondances souhaitées à l’origine

A partir du moment où le site est en ligne et que l’agence de développement a mis en place les directives de redirections 301, vous pouvez procéder directement à l’étape de vérification. Ouvrez donc votre outil de crawl, passez en mode “Liste”, à défaut du mode “Spider”, et copiez-collez l’ensemble de vos anciennes URLs uniques afin de récupérer les codes réponses de vos pages et de savoir si toutes répondent conformément à ce qui avait été demandé dans votre plan de migration SEO. Exportez les données puis ouvrez votre fichier des URLs uniques, ajoutez-y une colonne M intitulée “Recettage” dont les cellules seront pour l’instant vides. Pour les remplir, lancez une formule RechercheV pour récupérer les URLs de destination finale vers lesquelles vos anciennes page redirigent. 

Astuce : pour aller plus vite et vous éviter de relancer un crawl à chaque étape de redirections intermédiaires (toutes vos URLs ne vont pas nécessairement renvoyer vers des URLs qui répondent directement en 200 lors du premier recettage), YATEO vous recommande vivement d’activer le paramétrage ci-dessous dans Screaming Frog lors du lancement du crawl de vérification de l’entête HTTP renvoyée par les anciennes URLs : Configuration -> Spider -> Advanced (dans la fenêtre popup qui s’ouvre) -> Cocher la case “Always follow redirects”.screaming frog always follow redirects

Sur le principe, comme vous avez pu le voir, la mise en place d’un plan de redirection SEO est une phase critique et incontournable d’un projet de refonte. Sans un plan de migration, votre nouveau site chutera drastiquement dans les SERPs, y compris si vous redirigez l’intégralité de vos anciennes pages vers la page d’accueil, ce qui est fortement déconseillé étant donné que le plus important dans un plan de redirections, c’est de conserver la proximité sémantique entre le anciennes pages et les nouvelles.

Vous souhaitez confier votre projet de refonte de site web et d’accompagnement SEO à YATEO ?